J’arrive doucement à la fin de mon périple ici aux États-Unis. Je préviens à l’avance il y aura beaucoup d’émotions dans ce post qui sera le bilan à chaud de cette magnifique aventure. Je vais y glisser mes photos préférées prises sur le sentier, même s’il y en a tellement qu’il faudra faire des choix.
Tout d’abord je veux vous remercier, vous, lecteurs qui avez donné vie à mes mots en les lisant depuis la fin du mois de mai. Plus de 900 visiteurs en juillet, autant en août, plus de 3500 vues pour chacun de ces mois. C’est tout simplement énorme ! Mille mercis pour cela.
J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, même si après les longues journées de quasiment 50 kilomètres je n’avais qu’une envie c’était de me glisser dans mon sac de couchage et fermer les yeux. Les récits journaliers ne sont du coup certainement pas tous de la même qualité et je m’excuse pour ceux qui sont bâclés. Je n’avais que mon téléphone pour écrire et mettre tout cela en place, j’ai essayé de le faire le mieux possible. Je n’ai pas toujours répondu aux commentaires, mais je les ai tous lus et ça me faisait du bien dans les moments plus compliqués, merci, merci et merci ! (En particulier ma grand-mère, première supportrice).
J’espère vous avoir fait voyager un petit peu à travers mes mots ou mes photos.
Merci à mes deux petits frères pour le soutien depuis le début de ce projet, la aussi ça fait un bien fou !
Merci à mes parents, même si on n’arrive pas toujours à se comprendre, c’est grâce à eux que je suis (là) et que je peux vivre ça, ils sont également une source de motivation et de fierté, d’un côté une mère qui se bat depuis plus de 20 ans contre la maladie sans rien lâcher, de l’autre un père qui fait preuve d’une abnégation au travail que je n’arriverai jamais à atteindre (et accessoirement qui claque moins de 3h50 sur son premier marathon à 57 ans). C’est aussi à eux que je dois mon amour pour la nature, mon goût pour l’aventure et ma curiosité à aller vers les autres. Merci merci. Je ne le dis jamais assez (ou jamais tout court) et c’est plus facile à écrire du coup j’en profite, je vous aime.
Merci à Vincent (qui m’entraîne à courir depuis des années maintenant). Je ne sais pas si tu me lis, mais aujourd’hui je connais beaucoup mieux mon corps et mes limites (même si j’essaie toujours de les repousser) et grâce à de précieux conseils et des plans sur mesure, je suis en forme, très rarement blessé et j’ai pu me faire plaisir en me poussant à fond sur ces 80 jours de marche (86 jours en tout mais 6 jours de repos).
Merci à tous mes amis et connaissances sur Facebook ou instagram qui m’ont soutenu dès que j’ai parlé de ce projet (ils et elles se reconnaîtront), sans critiquer ou me poser mille questions, juste me dire d’y aller et de réaliser ce rêve. Merci merci !
Merci enfin aux membres du forum hardware.fr, André en tête, les anciens pctistes, pour leurs précieux conseils. La réussite d’une randonnée si longue est liée à la préparation et je pense que j’étais sur la bonne voie en les écoutant.
Enfin le plus important à mes yeux, merci à Aurélie, qui partage ma vie, de m’avoir laissé réaliser ce rêve “égoïste”. Non seulement de m’avoir laissé partir, mais également de m’avoir soutenu, quand j’avais envie d’abandonner après deux ou trois semaines et que j’appelais les larmes aux yeux. J’avais avec moi une photo de nous trois (Louane, Aurélie et moi), un magnifique dessin de Louane et des petits mots à ouvrir au fur et à mesure de l’aventure. Du coup, même quand c’était dur, jamais je ne me suis senti seul. Merci merci !
Dans l’ensemble cette aventure m’a apporté mille et une questions et peu de réponses, mais il y en a toutefois une dont je suis certain, c’est de vouloir continuer ma vie avec vous deux.
Je les ai déjà remerciés dans mes récits journaliers, mais à tous les gens qui par de petites attentions ont veillé sur moi (les trails magic, les gens qui m’ont pris en stop, la solidarité entre randonneurs, etc.) sur le sentier, merci !
Dernier remerciement, aux aventuriers dont je dévore les aventures depuis des années, Sylvain Tesson, Alexandre et Sonia Poussin, Christophe Cousin, Sarah Marquis (à qui j’emprunte le double merci, je le trouve fort et juste), Cheryl Strayed, Jon Krakauer et bien d’autres encore. Je ne me compare certainement pas à eux, mais si je me suis lancé la dedans c’est parce qu’ils m’ont fait rêver et fait comprendre que c’était possible, il suffisait de faire le premier pas, le plus difficile (je suis persuadé qu’on se met nos propres barrières).
Moi qui aime tant lire, je n’avais qu’un livre avec moi, question de poids. Hasard ou pas, il s’appelle “le chemin parcouru” d’Ishmael Beah (c’est nettement moins drôle que le chemin du PCT puisque c’est l’histoire d’un enfant soldat).
Le chemin parcouru, il est finalement d’environ 3200 kilomètres. En 80 jours ça fait une moyenne de 40 kilomètres par jour ! Il y a eux des journées à 48, à 56 et même une à 85 kilomètres lors du 24h challenge, mais également des journées plus petites pour récupérer ou aller ravitailler en ville en dehors du sentier.
Je m’arrête après 2226 miles sur un sentier qui en compte 2650, soit 85% du chemin parcouru. Il m’a manqué deux semaines pour aller au bout. Mais la destination n’a jamais été importante pour moi, je savais avant de venir que c’était impossible de finir dans le cadre de mon visa. L’important c’était de prendre du plaisir sur le sentier pendant le temps qui m’était imparti.
Mission réussie je pense que ça s’est senti à travers mes comptes rendus, j’ai pris un bonheur dingue dans cette aventure. Chaque jour j’avais l’impression de pouvoir me gaver d’un énorme gâteau de bonheur et de me re-servir indéfiniment sans jamais être rassasié. Sur instagram j’ai comparé la ligne du chemin avec une ligne de cocaïne. J’avoue ne jamais en avoir consommé donc je ne connais pas son effet, mais je sais que je suis addict au sentier. A chaque jour de repos et à chaque pause en ville je pensais à repartir et cela même si je souffrais parfois à manger des miles. Aujourd’hui après un jour d’arrêt il me manque déjà, il y avait encore tant à voir dans Washington. Mais il y a tant à voir partout !
Lors d’un break à Agua Dulce, dans le sud de la Californie, on buvait des bières avec d’autres randonneurs et chacun a levé son verre en portant un toast dans sa langue maternelle. Je ne savais pas quoi dire alors j’ai posé la question suivante : “L’aventure d’une vie ou une vie d’aventures ?”.
Aujourd’hui j’ai ma réponse, je veux une vie d’aventures et celles à venir sont toutes aussi belles que celle que je viens de vivre. A savoir la recherche d’un nouveau boulot, la poursuite de l’investissement dans la vie à trois et la poursuite du sport bien entendu.
Ces trois derniers mois étaient finalement simples, le sentier était tout tracé, je n’avais qu’à suivre. Le challenge ça commence maintenant avec les choix qui s’ouvrent à moi !
Merci du fond du cœur pour vos nombreux passage sur ce blog.
Antoine aka Green Devil
Ps: Ce post est trop long déjà mais merci aussi à Robert (Coyote) et Carsten (Rally), mes deux plus belles rencontres sur le chemin. Je dois mon trail name au premier et mon plus beau souvenir au deuxième (24h challenge). Je n’ai pas parlé non plus de la richesse des paysages, des rencontres avec les animaux, des nuits sous les étoiles, mais si je le fais, ça va donner un livre ! Sans oublier le semi-marathon ou le pancake challenge..
Ps2: Un conseil, sortez des sentiers battus de la vie, vous ne serez pas déçu !